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Lâaldja, notre mère

23 Février 2023 , Rédigé par Makhlouf BOUAICH

Lâaldja, notre mère

"Lâaldja, notre mère"...

L'auteur parle de sa famille, mais on a l'impression qu'elle était aussi la nôtre.

Y a-t-il plus beau, plus noble qu’un hommage d’un fils à sa mère ?

Tout au long de ce livre, de l’émotion. Dès les premières pages, l’émotion vous prend à la gorge. Vous versez les larmes que l’auteur, très courageux, refuse de montrer. Des larmes silencieuses qu’il cache si bien, voulant reste digne tout le long du récit. Voulant garder cette dignité que tous ceux qui l’ont côtoyé lui connaissent.

Il s’agit, bien sûr, de l’écrivain et journaliste Youcef Zirem, qui n’est plus à présenter. Il s’agit aussi -et surtout- de son dernier ouvrage, au titre éponyme de « Lâaldja, notre mère », qui n’est pas un roman, mais un récit en hommage à sa défunte mère.

Comment ne pas être ému par le récit d’un exilé qui, depuis dix-sept ans, n’a pas revu sa mère ?

 

Le livre commence par la description minutieuse des derniers jours, voire des dernières heures, de Lâaldja, hospitalisée à Sidi-Aïch, non loin des hauteurs de l’Akfadou où se situe le village de Youcef Zirem. Village auquel il nous emmène par cet hommage à sa mère. Nous assistons aux discussions qu’il entretient avec ses frères et sœurs, par le biais de la messagerie de Facebook -Messenger- et nous entrons petit à petit dans cette famille à laquelle, en fin du livre, nous nous sentons intégrés.

 

Youcef nous présente les membres de la famille, proches ou un peu éloignés, nous emmène visiter les champs de son enfance et de son adolescence, nous faire entendre les chants des femmes lors des récoltes d’olives ou d’autres fruits, ainsi que des légumes des potagers entretenus sur ces collines.

Il nous emmène, à pied ou à dos d’ânes vers ces contrés lointaines, du côté de Sétif, pour vendre ou troquer les navets cueillis dans lesdits potagers.

 

Mais chaque élément présenté par Youcef a un rapport avec Lâaldja, sa mère.

Quand il nous parle de ses proches, à l’exemple de « Dadda Makhlouf », c’est pour nous rappeler l’estime et le respect qu’ils vouaient à Lâaldja.

Quand il évoque les chants des femmes dans les champs « des chants dans les champs » est d’ailleurs le titre d’un chapitre- c’est pour nous rappeler que sa mère les chantait aussi, les connaissait par cœur, et que son père acceptait que sa femme chante.

Quand il nous décrit les ouvriers, artisans et autres personnes employées par son père pour la construction de "ses maisons », c’est aussi pour nous rappeler le lien que ces personnes pouvaient avoir avec Lâaldja, à savoir ils mangeaient des repas qu’ELLE avait préparés.

 

Youcef Zirem ne s’arrête pas pour autant à la description de ces instants, il nous invite aussi à rester avec lui, au travers de son journal, à le suivre dans les rues de Paris, solitaire, mais pas tout à fait seul : sa mère est toujours en sa compagnie.

 

« Lâaldja, notre mère », récit poignant, à lire et à recommander.

 

 

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