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Au loin, si j'y suis

21 Février 2023 , Rédigé par Makhlouf BOUAICH

Au loin, si j'y suis est le dernier roman d'Ameziane Kezzar, publié aux éditions l'Harmattan.

Au loin, si j'y suis

« Au loin, si j’y suis » est le titre du dernier livre d’Ameziane Kezzar. C'est aussi celui de ma dernière lecture, bien sûr.

LAu fil de notre lecture, le livre nous transporte sans cesse, d’un point à un autre, commençant dans un cabinet de psychiatre. À partir de ce cabinet de psychiatre, il nous invite à faire la connaissance d’un jeune homme, Éric, qui « cherche ses clés » sous la lumière des lampadaires de la rue Ménilmontant, non loin du cimetière « Le Père Lachaise ». Il ne sait pas vraiment où ses clés sont tombées, mais il les cherche là où il y a de la lumière.

Ensuite, directement, nous nous retrouvons du côté d'Azazga où nous faisons très vite la connaissance de Kaci. Nous découvrons alors qu'il est malade d’Alzheimer. Il est dans son village, chez lui, mais se croit dans un hôtel restaurant et s’adresse aux membres de sa familles comme à des employés de « l’établissement », distribuant les bons points, particulièrement à « la serveuse », qui est en fait sa fille.

Nous sommes tantôt dans ce village de Kabylie, près d’Azazga, tantôt à Ménilmontant, transportés savament par la magie de l’écriture d’Ameziane Kezzar.

Nous nous mettons, sans même le vouloir, dans la peau d’Éric, qui veut retrouver son père, ou encore dans celle de Kaci, ce villageois, ancien émigré qui croit toujours qu’il est en France, à rechercher en vain des cigarette de sa marque préférée, les Gauloises..

L’auteur nous rappelle avec finesse toutes ces choses qui relient encore les éléments de la communauté kabyle à Paris, telle cette association de culture berbère, ou encore ce bar-restaurant que beaucoup connaissent, notamment ceux qui fréquentent l’ACB, car situé dans la même rue que l'association, la rue des maronites, dans le vingtième arrondissement de Paris.

Nous nous retrouvons attachés à ce jeune français, qui voudrait retrouver ses origines, ou du moins celles de son père, et voudrions tellement le voir aboutir dans sa quête, à savoir aller en Kabylie, à la recherche de son père, que nous plongeons avec avidité dans le récit de cette histoire, à la fois bouleversante et truffée d’humour, pour l'accompagner.

Mais, quand on n’a qu’une photo vielle de plusieurs années, il n’est pas aisé de « mener son enquête » pour les retrouvailles. Les kabyles à qui Éric montre la photo ne connaissent pas l’homme qui est dessus, encore moins la française qui est avec lui.

Il faut parfois compter sur le hasard. Le hasard d’un ancien parisien retourné vivre dans sa Kabylie natale, qui vient en France toucher sa pension de retraite et se payer quelques jours dans la ville où il avait vécu des années.

Mokrane, c’est son nom, reconnait immédiatement Kaci.

Nous sommes soudain dans la quiétude du village kabyle près d’Azazga, au milieu de la nature, dans des champs ornés de fleurs odorantes et belles des genêts, sous le soleil méditerranéen.

Un village somme toute paisible où il fait bon vivre, loin des bruits et de la pollution parisienne.

Mais un événement vient bouleverser cette paix villageoise ; une mort suspecte d’une femme d’émigré, dont le mari est en France, et qui vivait seul dans sa maison à l’extérieur du village. Ledit événement nous fait vite oublier la quête d’Éric pour nous plonger dans l’enquête de l’inspecteur Chacal et de son adjoint Renard…

L’émigration est omniprésente dans le récit. Cela nous rappelle qu’il fut un temps, les kabyles, pour trouver du travail, ce qui était inexistant sur les rochers constituant leurs villages, avaient dans leur quasi-totalité eu à émigrer en France (ou en Belgique pour certains).

« Au village, tout le monde est stupéfait. Les villageois ont du mal à croire ce qu’il s’est passé chez eux. Les vieux pensent que ce crime est l’un des signes que la fin du monde approche… », nous dit l’auteur, qui nous entraîne dans l’enquête qui vient déranger cette quiétude du village.

Le coup de théâtre, car il y a un coup de théâtre, vient de…

Je te laisse, lecteur, faire le chemin jusqu’en Kabylie et découvrir la suite de l’histoire si bien racontée par l’auteur Ameziane Kezzar.

 

 

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